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C'est quasiment un contrainte que je m'impose de venir écrire ici, mais je veux m'y tenir.
J'ai la sensation de ne pas avoir grand chose à dire, je me fais violence.
Je n'arrive de toutes facons plus à me laisser aller, tant est grande la tension dûe à la frustration.
Je tourne en rond dans la maison, en essayant de me fixer des objectifs. Je n'y arrive pas vraiment. Je passe beaucoup de temps sur les sites de recherches d'emploi, et puis je lis les blogs des autres. J'ai la sensation de vivre une vie par procuration, j'absorbe le quotidien de ces inconnus, pour oublier que mon quotidien à moi n'est que vide.
Et pourtant c'est faux, evidemment que c'est faux, et je le sais bien : mon quotidien pourrait etre plein. Ne pas avoir de travail ne signifie pas ne plus exister. Il y a les quatres enfants, l'homme, la maison. J'ai des tas d'idees qui tourbillonnent, et aucune qui ne prend réellement corps. Mes pensées ne veulent pas rester en place. Paradoxalement, cette effervescence neuronale (!!) me rend totalement inapte au contact social. J'ai eu tout à l'heure au téléphone une chargée de recrutement d'une agence d'interim, je bafouillais, j'etais pathétique. J'etais censée la convaincre que j'etais hyper operationnelle, je crois qu'en fait j'ai surtout renvoyé l'image d'une pauvre névrosée !...
J'ai commencé à repeindre la huche à pain. Réaliser une activite manuelle me fait du bien, enfin je crois. J'ai des tas d'idees de trucs a faire, mais pas envie de les faire. Epuisant paradoxe. Je regarde mon visage dans la glace, je ne sais plus quel âge j'ai, 38 ou 48. Si je me sors de cette situation poisseuse, je sais que tout reviendra. Pour le moment j'ai même du mal a respirer.